Un peu d’histoire
Singulier parcours pour cet artiste (1821-1894) qui après avoir travaillé dans la boucherie familiale, pratique la sculpture sur bois chez Alexandre Guionnet, puis devient l’élève de François Rude, le sculpteur de La Marseillaise de l’Arc-de-Triomphe de l’Etoile à Paris. Il commence à exposer au Salon en 1846 avec un groupe en cire Fauvettes défendant leur nid contre un loir. Par la suite, il va s’associer au du sculpteur Pierre-Jules Mêne, spécialisé dans les bronzes de petites dimensions, dont il épousera en 1952 la fille Julie.
A partir de 1868, il est accaparé par de grandes commandes de l’Etat, objectif que souhaite atteindre tout sculpteur. On retrouve ses œuvres à Paris dans le jardin des Tuileries, au Palais du Louvre, au Jardin du Luxembourg, à l’Hôtel de Ville mais également au Château de Chantilly, à Nîmes, à Poitiers, à Genève, à Oran, à Philadelphie.
Auguste Caïn, “le statuaire des lions et des tigres” est à considérer comme un très grand sculpteur animalier d’une stature d’un Antoine-Louis Barye ou d’un François Pompon.
Un peu de conservation/restauration
Intervenir sur un tel objet est toujours pour moi un moment exceptionnel. Il faut lui redonner sa vie originelle sans le trahir, dans ce cas, sur son message esthétique. Or la patine avait en grande partie disparu et seules quelques traces subsistaient. L’oxydation avait également démarré son travail de sape.
Face à cet enjeu, j’ai démonté le bronze, l’ai dégraissé avec un solvant doux, puis j’ai procédé à une désoxydation ponctuelle par traitement chimique en contrôlant sa neutralisation.
La patine, par soucis de réversibilité a été réalisée à l’aide de pigments incorporés sans un liant acrylique. Compte tenu du lieu de conservation de cette ravissante sculpture, j’ai opté pour une protection à base d’un mélange de cires.